Seven, le dernier vrai Windows?
La sortie tant attendue de Windows 7 s'est poursuivie dans l'euphorie avec le succès des ventes de la dernière version du système d'exploitation de Microsoft.
Mais cela a amené à faire un constat: Microsoft est une compagnie qui est incapable d'évoluer.
Car même si les utilisateurs se sont satisfait de découvrir un OS plus réactif, Seven n'est qu'une nouvelle version de Vista améliorée par de petits emprunts à MacOs, qui s'efforce de supprimer ses défauts sans vraiment y parvenir, et surtout, qui n'apporte rien de vraiment nouveau en matière d'interface.
Et nous nous apercevons, au vu des derniers développement de l'actualité, notamment de la croisade de Balmer contre Google, que Microsoft a peur pour son avenir, autant qu'Apple à peur d'Android qui menace son iPhone.
Cela nous incite à faire un tour d'horizon des produits concurrents, et nous allons voir qu'en fait, les interfaces utilisateur peuvent vraiment faire évoluer l'espace de travail ou de loisir sur l'ordinateur.
Windows
Seven est un condensé de nouvelles idées mal conçues et de vieux principes jamais repensés. Quelques exemples évidents:
- Des flèches sur les icônes pour marquer des raccourcis. Quelle utilité réelle? Chaque icônes du bureau est couverte par une flèche, cela veut-il mettre en relief quelque chose?
- Les fonds d'écrans qui changent à intervalles réguliers: c'est perturbant, un effet de transition aurait été souhaitable. On n'y a pas pensé à Redmond.
- Le fait qu'une fenêtre passe en plein écran quand on la déplace au bord est le comportement le plus perturbant que l'on ait pu imaginer. Jamais on ne déplace une fenêtre sur le coté autrement que pour mieux voir les autres fenêtres!
Windows a été conçu sur deux principes:
- Une conception monolitique qui rend difficle le remplacement du gestionnaire d'interface, comme cela se fait sur Linux ou l'on choisit entre Gnome et KDE, ou autre système.
- Servir de support aux applications comme Office, Visual Studio. Lorsque l'on a acquis une de ces applications, on ne peut plus changer de système d'application. ll faut passer aux nouvelles versions de Windows, lesquelles nous amènent à leur tour à acheter des applications pour Windows.
Ce principe de dépendance entre OS et applications à fait entrer Microsoft dans une spirale de succès où l'on achète Windows pour ses applications et ses applications parce qu'elles sont faites pour Windows et aussi parce que ce sont les logiciels de Microsoft.
Or ce modèle se trouve menacé avec le développement des applications Web qui fournissent les traitements les plus courants dans le domaine bureautique. Elle ne dépendent plus d'un OS particulier. Et l'utilisateur qui n'a rien installé sur son ordinateur ne dépend plus d'un éditeur: il peut changer d'application à tout moment.
Chrome OS
Le système d'exploitation pour applications Web pourrait bien, grâce à certaines particularités, remplacer un système pour application locales.
Ces fonctions sont essentiellement native client qui permet d'exécuter des applications native dans le navigateur, et webGL qui donne les capacité 3D aux applications Web.
Conçu pour les netbooks et appareils mobiles, il pourra avec le temps se développer et passer sur le poste local.
Gnome
C'est surtout à partir de la version 3 en développement que Gnome va réellement renouveller l'interface utilisateur.
Gnome Shell se fonde sur la notion d'activité, un concept déjà présent sur Android. Une activité réunit dans un espace de travail sur le bureau des applications et tous objets qui s'y rapportent.
Cela libère l'espace de tout ce qui ne concerne pas les tâches en cours.
Il est bien sûr facile de passer d'un espace à un autre, et de faire passer des éléments de l'un à l'autre.
Sur le bureau de Gnome, on trouve, outre les espaces d'activités, les icônes d'applications, des icônes de places ou retrouver des fichiers et les icônes de derniers fichiers utilisés, que l'on peut donc reprendre sans avoir à les rechercher de nouveau. Ce système, un temps appelé Zeitgeist, se nomme le "journal d'activités".
L'accès rapide aux documents est la préoccupation première de l'interface. Plusieurs vidéos expliquent son fonctionnement.
Le thème Win2-7 Pack permet aussi de donner à Gnome l'apparence de Windows 7.
Pour ceux qui préfèrent l'interface de Gnome 2, la distribution Mint propose un fork nommé Mate qui fonctionne avec Gnome 3. Elle propose même une adaptation de Gnome 3 qui le fait fonctionner comme un bureau classique et supprime ses défauts.
Noter que depuis qu'Ubuntu a adopté l'interface Unity, Mint à 40% d'utilisateurs en plus, déçu par cette distribution.
- Gnome Shell. La présentation.
- Gnome 3. Dédié specialement par l'équipe de développement à la présentation de l'interface.
KDE Plasma
Windows place les widgets dans un volet et les icônes d'applications sur le bureau. Plasma de KDE fait l'inverse: les widgets, appelés plasmoïdes, sont intégrés directement au bureau, tandis que les icônes vont... dans des volets.
Les icônes dans un volet, cela nous ramène à Windows 98... Heureusement il est possible de s'en affranchir et de les déplacer sur le bureau, à coté des widgets.
Ces widgets qui sont des applications résidentes peuvent être réduits ou agrandi pour gérer l'espace au mieux.
Avec plasma, le bureau devient interactif et fournit en permanence informations et services sans que l'on ait à le solliciter.
Autres systèmes
On ne parlera pas de MacOS qui reprend un modèle économique pire encore que celui de Microsoft, l'utilisateur étant lié par le matériel autant que par le logiciel.
Son avenir à long terme semble plus que douteux et la hargne de la firme vis à vis de la concurrence ainsi que la série de procès pour violation de brevets logiciels (dont la paternité n'est pas bien établie) dénote un affolement certain à Cuppertino.
Conclusion
Windows équipe presque tous les ordinateurs de bureau et de jeu. Même l'avènement des netbooks, qui l'a un temps menacé, n'a pu déstabiliser Microsoft qui a eu la bonne idée d'utiliser XP comme OS dédié à ces machines (ce qui explique en partie sa part encore importante dans les statistiques).
Mais il n'est plus le premier système sur les smartphones, qui sont maintenant de petits ordinateurs. Il ne semble pas devoir l'être sur les tablettes.
Et même sur les ordinateurs de bureau, un avenir semble se dessiner pour Chrome et Linux faisant tourner des applications Web de plus en plus omniprésentes.
S'affranchir de Windows deviendra possible dans l'entreprise comme pour le particulier: ce sera le début de la fin pour l'antique OS. Surtout si la prévision d'Eric Schmidt (PDG de Google) au congrès 2010 de l'association du monde mobile se réalise:
Dans trois ans, les ordinateurs de bureau ne seront plus d'actualité. Au Japon, l'essentiel de le recherche va maintenant aux téléphones intelligents, pas aux PC.
Il semble que Microsoft en ait pris acte, et que Windows 8 réponde parfaitement à cette évolution. Windows est condamné sous sa forme actuelle, le nouveau Windows avec interface Metro, fonctionnant sur tablettes comme sur ordinateurs de bureau le remplacera.