Les brevets: au tour des robots
Le délire procédurier qui s'est emparé des fabricants de mobiles, avec dans la foulée une nuée de parasites détenteurs aussi de brevets, pourrait bientôt s'étendre à la robotique également.
Un brevet sur le robot humanoïde.
Un brevet numéro US8511964 a été accordé en août 2013 a une entreprise américaine pour un robot décrit ainsi:
Ce robot a un torse, une paire de bras, avec une paire de coudes. Chaque bras à plusieurs pivots. Le cou est dans l'axe du torse (c'est une bonne idée, et originale). Il a au moins un pivot (on devine qu'il peut tourner la tête). Il a une tête et il y a un espace entre les épaules.
Le crétin qui a accordé ce brevet n'a sans doute jamais entendu parler du film Metropolis de Fritz Lang, paru en 1927. De plus, comme on peut le voir sur cette galerie de robots humanoïdes, présentée en 2008, des machines répondant à cette description sont disponibles dans le commerce depuis longtemps, l'invention arrive un peu tard.
Les détails de cette invention ont un air de déjà vu
Un brevet pour un robot qui sache se casser la figure
Il s'agit d'une invention française, par Aldebaran. La demande de brevet US20130231822 A1, (il n'est pas encore accordé), décrit cette brillante invention comme ceci: quand le robot s'aperçoit qu'il est assez près du sol, grâce à ses senseurs, il met en place une stratégie destinée à amortir sa chute!
Je préfère nettement l'idée de Big Dog, le robot qui garde son équilibre en toutes circonstances. Ce robot qui succèdera à Nao devrait s'appeler "Boum".
Le robot humanoïde qui sait marcher
On pourrait penser que marcher est le propre de l'humanoïde, mais un trio estime que c'est en fait son idée. La locomotion est cruciale pour un robot dit la description - sur cela, on est bien d'accord - mais il doit rester stable. On n'y aurait pas pensé. Un robot qui avance sans rester stable aurait une drôle de démarche en fait mais c'est ainsi que font les robots avant que n'arrive cet inventeur de la démarche stable.
La liste de ces peudos-inventions brevetées ou en cours auprès de l'USPTO est en fait longue. Même si la presse n'a pas fait écho de procès dans le domaine de la robotique, au vu de ce qu'il se passe dans celui des téléphones mobiles, et sachant que les robots sont destinés à devenir plus répandus encore, tout ceci n'est pas réjouissant.